REVISER L\'HISTOIRE-GEOGRAPHIE ET L\'ECJS.

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LA SOCIETE DE CONSOMMATION: LIBERATION OU ALIENATION ?

 

La société de consommation est une société où le but ultime, pour exister, est de consommer et où  le bonheur est produit par l'action d'acheter.

Si la consommation peut être perçue comme une libération, elle peut aussi devenir une addiction dénaturant les actions des individus.

 

I. La consommation, une libération.

A°) La fin d'une société de pénurie.

Avant que la société de consommation apparaisse au 20eme siècle, les terriens vivaient dans un monde où la pénurie dominait et où les besoins fondamentaux comme boire ou manger n'étaient pas satisfaits. La dernière famine en Europe date du milieu du 19eme siècle et frappa l'Irlande.

La grande majorité du peuple vivait souvent dans la pauvreté, démunie de tout, passant ses journées au travail. Emile Zola a bien décrit la misère des mineurs, dans son livre Germinal.


 (Renaud et Gérard Depardieu dans Germinal, de Claude Berri (1993).

 

B°) La société du bonheur ?

La société de consommation a libéré les hommes et les femmes. La machine à laver, le lave-vaisselle, ont permis à la femme d'être libérée des tâches domestiques.


 (Moulinex était une marque d'appareils électroménagers)

La voiture puis l'avion ont aboli les distances. Le cinéma, la télévision puis l'ordinateur ont ouvert les gens sur le monde. Le téléphone portable et internet ont réuni les hommes comme le proclame le slogan d'une marque de téléphone :


Une meilleure alimentation et les progrès de la médecine ont permis aussi d'allonger l'espérance de vie de plusieurs années.

Mais il y a aussi un envers du décor à cette vision idyllique de la société de consommation.

II.La consommation, une aliénation ?

A°) Etre, c'est avoir.

Aujourd'hui, un individu qui n'est pas habillé avec des marques sera considéré comme un raté, car dans la société de consommation, posséder certains objets ou s'habiller à la mode sera un signe de réussite sociale. Aujourd'hui, les individus ne sont plus appréciés pour ce qu'ils sont, pour leur richesse intérieure, mais pour leur capacité à accumuler des produits, des objets, qui les désigneront comme des gagneurs. La phrase du publicitaire, Jacques Séguéla, "si à 50 ans tu n'as pas de Rolex, c'est que tu as raté ta vie", est assez révélatrice de ce nouveau mode de vie.


L'argent est devenu le seul signe de la réussite, délaissant des valeurs comme la solidarité, l'altruisme (= agir pour les autres), perçus comme ringardes. L'acheteur compulsif, addict à la consommation, peut vite devenir un "fashion victim"(= victime de la mode), voire une victime de cette consommation frénétique, comme les obèses aux USA.

 


 

B°) Du Musée à l'Hypermarché.

Des centres commerciaux géants sont aujourd'hui des temples de la consommation où se ruent chaque week-end des centaines de milliers de personnes, qui vont acheter mais aussi contempler cette profusion d'objets utiles et inutiles, pour consommer de manière frénétique. L'artiste Duane Hanson, dans Supermarket Lady,

 


 

critiquait cette frénésie consumériste, qui fait que les familles vont plutôt à Plan de Campagne, le week-end, plutôt qu'au musée de la Vieille-Charité.

Les produits de consommation rentrent même au musée, avec Campbell's Soup, d'Andy Warhol,


 

alors que l'art, par le biais du design, se retrouve dans les rayons des supermarchés, brouillant un peu plus les limites entre produit de consommation et objet d'art.

C°) Du citoyen au consommateur.

Le citoyen d'antan s'est transformé en consommateur et le seul horizon de vie qu'il ait, c'est de consommer, d'avoir le dernier téléphone portable, les dernières baskets à la mode ou le dernier Apple. Aux élections politiques, l'abstention progresse, les citoyens ne s'intéressant guère aux grands problèmes de société, pourvu qu'ils puissent consommer en toute tranquillité.

Guy Debord, dans sa Société du spectacle, avait déjà dénoncé cette marchandisation du monde qui noie les citoyens sous une montagne d'objets souvent inutiles, dénaturant le rapport de l'individu avec le monde qui l'entoure.

Cette société du spectacle, qui pousse à consommer, lobotomise le citoyen pour en faire un consommateur seulement mu par son égoïsme et remet à l'ordre du jour le slogan romain "Du pain et des jeux", qui pourrait se transformer en "Mc Do et du foot", qu'utilise les puissants pour neutraliser les citoyens. La coupe du Monde au Brésil, qui aura lieu en juin 2014, fait rêver les fans, qui oublient qu'elle est faite au détriment du peuple laborieux brésilien qui auraient plus besoin d'écoles et d'hôpitaux que de stade de foot.


 

D°) La destruction de notre environnement.

La société de consommation est aussi un modèle qui pollue et qui détruit notre environnement. Un sixième continent fait de déchets plastiques flotte dans le Pacifique, illustrant cette production de déchets qu'on ne peut pas tous recycler.

 

En conclusion, si la société de consommation a libéré l'homme pour la satisfaction de ses besoins vitaux, elle a aussi dénaturé le rapport de l'homme avec le monde et a contribué à une destruction massive de notre environnement.



13/04/2014
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