REVISER L\'HISTOIRE-GEOGRAPHIE ET L\'ECJS.

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TRUMP ET LE POPULISME AMERICAIN.

 

 

 Une synthèse d'un article paru dans L'Histoire n°429, novembre 2016, intitulé, "Donald Trump, le dernier né du populisme américain" de Pap Ndiaye, pp.12-19.

I. Les ligues agrariennes et le Parti du Peuple au 19eme siècle.

Le populisme aux Etats-Unis né plutôt à gauche. En effet, dans la deuxième moitié du 19eme siècle, les agriculteurs du Middle West et du Sud, se plaignaient des prix agricoles trop bas et des places de chemin de fer trop chères. Entre 1870 et 1880, apparaissaient des ligues agrariennes (Farmer's Alliances), groupements de fermiers qui militent pour la nationalisation des chemins de fer, la hausse des prix agricoles et la réforme des institutions.

Ce mouvement agrarien donna naissance, en 1891, au Parti du Peuple (People's Party) qui stigmatisait les trusts de l'argent et du  chemin de fer, tout en filant la métaphore antisémite et anti-élite. Ce mouvement surfait sur la nostalgie de l'Amérique jefferssonienne, celle des petits producteurs, préservée de la ploutocratie washingtonienne et newyorkaise, des immigrants et des grandes villes, une version sécularisé du "paradis perdu". En 1896, pour les élections présidentielles, le People's Party s'allia au Parti Démocrate, pour les élections présidentielles, qu'incarnait William Jennings Bryan,  mais cette alliance fut un échec et acta la fin du premier populisme américain.

II.Le populisme d'entre-deux-guerres du démocrate Huey Pierce Long.

Né en 1893 en Louisiane, avocat démocrate défendant les sans-grades contre les trusts, Huey Pierce Long fut élu gouverneur de Louisiane en 1928, puis sénateur de cet Etat au Congrès, de 1932 à 1935.


Soutien de Roosevelt pour la présidentielle de 1932, il s'en détacha progressivement, l'accusant de s'acoquiner avec les forces de l'argent et devint son concurrent en créant, Share our Wealth (=Partage de la richesse), un mouvement qui prônait des politiques sociales et une fiscalité lourde sur les gens fortunés. Son mouvement connut un succès foudroyant, et Long comptait se présentait à la présidentielle de 1936, mais il fut assassiné en 1935 ! Si il s'en prenait au mur de l'argent, Long ne voulait pas remettre en cause le système capitaliste, ce qui le distinguait des socialistes.

Sinclair Lewis, dans un roman de 1935, "Cela ne peut arriver ici", narrait l'action d'un sénateur américain, élu président, qui mettait en place aux USA, un régime fasciste. L'allusion au sénateur de Louisiane était claire.

III. Le populisme fascisant du Père Coughlin.

Prêtre catholique, le père Coughlin, fasciné par les régimes fasciste et nazi, eut un énorme succès radiophonique dans les années 30, s'attaquant au socialisme et au capitalisme et soutenant Huey Long. Son pro-nazisme lui fut fatal, durant la seconde guerre mondiale, le marginalisant sur la scène politique américaine.

IV. Le populisme du sénateur McCarthy.

C'est lors d'un discours à Wheeling, le 9 février 1950, où il dénonçait l'influence communiste à Washington, que le sénateur Joseph McCarthy devint célèbre. Subversion communiste, décadence homosexuelle, gangrène des élites, le terrible sénateur fit trembler le tout Washington. Le populisme de Donald Trump s'inscrit dans filiation, mais il a remplacé les communistes par les latinos et les islamistes ! Il est assez savoureux de constater, qu'un ancien conseiller de McCarthy, Roy Cohn, fut aussi l'avocat de Trump dans les années 70 !!

V. Le populisme et le discours paranoïaque.

Dès 1965, Richard Hofstadter dans son ouvrage "Le style paranoïaque.Théorie du complot et droite en Amérique,


mettait en valeur la dynamique du discours populiste, désignant un ennemi (communiste, islamiste, latinos, etc ...) qui mettait en péril l'Amérique, face à des élites impotentes, trop cupides et corrompues pour s'opposer à cette menace mortelle. Le leader populiste incarnait alors l'homme providentiel, représentant le peuple face à cette oligarchie washingtonienne, soumise au force de l'argent, qui allait occire l'ennemi intérieur pour rétablir la paix civile et la prospérité ! Le recours à la métaphore complotiste est alors omniprésente, les élites banquière, politique et étatique, conspirant pour maintenir leur pouvoir omnipotent oppressant le bon peuple !



14/11/2016
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