REVISER L\'HISTOIRE-GEOGRAPHIE ET L\'ECJS.

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Opération Serval : l'intervention française au Mali.

I. Le Mali, un pays pauvre enclavé.

 

A)° Géographie du Mali.

 


(Source: http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/ad/Mali_carte.png)

 

Le Mali est situé au Nord-Ouest du continent africain, pays tampon entre le Maghreb et l'Afrique noire qui a une superficie de 1,2 millions de km2 soit 2 fois et demi la superficie de la France.

Ancienne colonie française, le Mali est devenu indépendant le 22 septembre 1960. Avec 14,5 millions d'habitants en 2009, la population du pays se décompose en plusieurs ethnies dont les principales sont les bambaras, les bobos, les bozos, les dogons, les peuls, les touaregs, les malinkés, les soninkés, les senoufos. Le français est la langue officielle, mais la langue nationale, le bambara est la plus parlée.

Avec une économie essentiellement rurale, le Mali fait partie des 49 pays les moins avancés (PMA) en termes de développement socio-économique.

Le pays se divise en trois zones climatiques :

- Le Nord désertique.
- Une mince bande centrale sahélienne, entre Tombouctou et Bandiagara.

 - Un Sud plus vert, autour de la capitale, Bamako, la capitale, qui comptait, 1,8 millions d'habitants en 2009.

 

B°)  Les pays limitrophes.

 

Le Mali est un pays qui lie l'Afrique arabe à l'Afrique noire. Ses voisins sont l'Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée et le Sénégal.

 

Il est membre de la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDAO) et de l'Union Africaine.

 

 

II.Le Mali: des tensions politiques entre le Nord et le Sud.

 

 

Depuis l'indépendance en 1960, le pays connaît des tensions entre le Nord et le Sud. Au nord, les touaregs, surnommés les "hommes bleus",

 


 (Source: http://tinarouwen.musicblog.fr/86662/L-homme-Bleu/)

population nomade dont le territoire se confond avec l'espace transfrontalier du Sahara, plus grand désert au monde qui traverse 10 pays.

 

 

Zone parcourue par les touaregs.

 

 (Source: http://www.franceinter.fr/sites/default/files/imagecache/scald_image_max_size/2012/11/16/503217/images/WEB_AfrikTouaregQ.jpg)

 

Ces populations de touaregs demandent l'autonomie ou l'indépendance du nord-Mali, région désertique qu'ils ont baptisée l'Azawad.

 

(Source: http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/42/Conceptions_de_l_azawad.png)

 

La première rébellion touarègue eut lieu en 1963, très durement réprimée par l'armée malienne. En 1988, le Mouvement Populaire pour la Libération de l'Azawad (MPLA) est créé. Une nouvelle insurrection conduit aux accords de Tamanrasset, en 1991, intégrant les touaregs à la vie politique du pays. Un nouvel accord sera signé à Alger, en 2006, après de nouveaux affrontements entre touaregs et armée malienne. Le gouvernement malien a du mal à contrôler une région du Nord immense et peu peuplée.

Aujourd'hui, le MPLA a été remplacé par le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (MNLA) qui est une organisation laïque dont l'objectif est l'indépendance de l'Azawad.

 

 

  II. L'irruption des groupes de djihadistes : AQMI et Ansar Dine.

 

A°) AQMI, une conséquence de la guerre civile en Algérie.

 

 

L'AQMI, Al-Qaida au Maghreb Islamique est une organisation de djihadistes créée en 2007, issue des Groupes Salafistes de Combat et de Prédication (GSPC) algériens qui ont combattu le gouvernement algérien dans les années 1990. Durement réprimés par l'armée algérienne, ces groupes se sont réfugiés dans la zone sahélo-saharienne, difficilement contrôlable et transfrontalières. Ces djihadistes, très mobiles, connaissant bien le terrain, peuvent se déplacer aisément entre les différents pays constituant cette région désertique, aux frontières poreuses et échapper facilement aux actions militaires.

 

Le Sahel, terrain d'action de l'AQMI

 

  (Source: L'Express)

 

L'AQMI s'en prend aux gouvernements de la région et notamment à l'Algérie en organisant des attentats terroristes dont les plus spectaculaires furent les attentats à la bombe à la bombe à Alger, en 2007, tuant 30 personnes, et la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas, en 2013. L'organisation terroriste se singularise aussi par ses enlèvements et ses assassinats de touristes occidentaux, faisant de la zone sahélo-saharienne, une région dangereuse.

 

 

B°) Ansar Dine : des touaregs djihadistes.

 

 

Ansar Dine est un groupe d'islamistes radicaux dirigé par Iyad ag Ghali, un des chefs de la rébellion touarègue dans les années 90, qui est apparu en mars 2012. Prônant un état islamique et l'application de la charia, Ansar Dine a participé à l'insurrection du Nord-Mali avec le MNLA, l'AQMI et un autre groupe de djihadistes, le MUJAO.

 

III.La révolte au nord-Mali et l'intervention française.

 

 

A°) La révolte du nord-Mali, une conjonction de forces disparates.

 

 

Si le nord-Mali connaît des affrontements depuis longtemps, l'alliance, conjoncturelle, entre les djihadistes de l'AQMI, du MUJAO, d'Ansar Dine et des nationalistes du MNLA, a aisément battu l'armée malienne, et proclama l'indépendance de l'Azawad, le 6 avril 2012, rejetée par l'Union africaine et l'Union Européenne.

Rapidement, les « touaregs laïcs » du MNLA furent éliminés par les djihadistes qui imposèrent la charia au nord-Mali et détruisirent 7 mausolées à Tombouctou, surnommée « la perle du désert », inscrite au patrimoine mondial par l'Unesco depuis 1988, provoquant un émoi international.

 

 

B°) L'intervention française.

 

 

L'ONU et le CEDEAO.

 

 

Le 12 octobre 2012, le Conseil de sécurité de l'ONU chargea les pays africains du CEDEAO de planifier une intervention au nord-Mali pour en chasser les djihadistes. Ces derniers firent appel à la France, déjà implantée en Afrique, pour intervenir.

 

Le dispositif militaire français en Afrique

 

  (Source: http://referentiel.nouvelobs.com/file/5069946.jpg)

 

Le 19 et 20 décembre 2012, le président François Hollande a rendu visite au président de l'Algérie, Abdelaziz Bouteflika. C'est certainement lors de cette rencontre, que le président algérien a donné son accord pour que les avions français puissent utiliser l'espace aérien algérien, les deux pays ayant des intérêts communs pour lutter contre le terrorisme islamiste. Ce soutien algérien sera réitéré, le 12 janvier 2013, l'Opération Serval commencée.

 

 

# Les raisons de l'intervention.

 

 

Les pays de la région et la communauté internationale ne voulaient pas d'un Mali aux mains de djihadistes radicaux dont l'AQMI, organisation terroriste qui a déjà fait beaucoup d'attentats contre l'état algérien et s'est spécialisée dans le kidnapping. Laisser Bamako aux djihadistes aurait pu signifier la déstabilisation de la région sahélienne, menaçant des intérêts économiques occidentaux et algériens,  comme au Niger, avec l'exploitation des mines d'uranium par Areva, ou l'exploitation gazière dans le sud algérien.

Le précédent afghan fut aussi dans tous les esprits, avec une communauté internationale qui n'avait rien fait contre le régime taliban, malgré les suppliques du commandant Massoud, inaction qui s'était terminée un certain 11 septembre 2001, aux USA, avec 3000 morts suite aux attentats terroristes ayant touché le WTC et le Pentagone.

 

 

C°) L'intervention.

 

# La France sous l'égide de l'ONU.

 

Le 7 janvier 2013, les djihadistes reprirent l'offensive vers le sud et mirent en déroute l'armée malienne. Le gouvernement malien demanda alors de l'aide à l'ONU et à la France, pays capable d'intervenir rapidement sur le terrain. Le 11 janvier 2013, François Hollande annonça une intervention militaire française contre les djihadistes au Mali, dans le cadre de l'Opération Serval sous la houlette de l'ONU.

 


(Source: http://static.lexpress.fr/swf/monde/mali/carte-mali-15-01-2013.jpg)

 

Les forces françaises repoussèrent aisément les djihadistes grâce à l'appui aérien, qui s'enfuirent vers le Nord, ce qui permit à l'armée française de reprendre Tombouctou, Gao et Kidal aux djihadistes en déroute. La France fut soutenue par ses alliés européens et américains au niveau de la logistique et du renseignement.

Sous peu, les états du CEDEAO, dans le cadre de la résolution 2085 du conseil de sécurité des nations-unies du 12 décembre 2012, doivent envoyer une force africaine d'environ 4000 soldats pour appuyer les troupes françaises.

Le Président François Hollande, en Mars 2013, a annoncé le calendrier de retrait progressif des troupes françaises du Mali.

 

# L'aide internationale.

 

Presque tous les pays occidentaux ont fourni une aide logistique à l'armée française.

L'Algérie, directement concernée par l'intervention, avait, pour des raisons de politique intérieure, mis en sourdine son aide à l'ancien pays colonisateur, qui n'a pas bonne presse dans l'opinion publique algérienne. Il n'en reste pas moins que le gouvernement du Président Bouteflika a ouvert son espace aérien aux avions français, et participe au ravitaillement en carburant de la force française, sur place. De plus, le versant algérien du massif des Ifoghas, est complètement bouclé par les forces spéciales algériennes, ce qui empêche tout repli des djihadistes en Algérie. La base de la CIA, à Tamanrasset, fournie, avec ses drônes, d'amples renseignements sur les déplacements dans la région. La CIA disposerait d'une autre base opérationnelle, à Iherhir, dans le Sahara, d'où elle aurait lancé, il y a deux ans (en 2011), une opération contre les djihadistes sahéliens.

 

 

Conclusion:

 

Après avoir gagné la guerre, la France se doit de gagner la paix, pour permettre à toutes les communautés habitant le Mali de cohabiter dans le cadre d'un Etat démocratique.

 



23/06/2013
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