REVISER L\'HISTOIRE-GEOGRAPHIE ET L\'ECJS.

REVISER L\'HISTOIRE-GEOGRAPHIE ET L\'ECJS.

HISTOIRE DES IDEES POLITIQUES.


STALINE, CONTINUATEUR DE LENINE ?

 (Lenine devisant avec Staline. Source : https://www.assistancescolaire.com/enseignant/college/ressources/base-documentaire-en-histoire/lenine-et-staline-imagerie-sovietique-3hpg0701 )

En 1956, lors du 20eme Congrès du PCUS, le premier secrétaire du parti, Nikita Khrouchtchev,

 


 (Sourcehttp://www.est-et-ouest.fr/chronique/2016/160309.html )

dénonçait, devant un parterre de communistes médusés, les crimes de Staline. Véritable tremblement de terre dans le monde communiste, ce rapport Khrouchtchev, mettait, indirectement en cause, le père de la révolution bolchevik, décédé en 1924, Vladimir Illitch alias Lénine

Les marxistes-léninistes s'employèrent alors à sauver le "soldat Lénine", à dissocier son idéologie de celle de Staline, pour préserver l'idéal communiste, mis à mal par les monstruosités staliniennes. Mais nous allons voir, dans la vidéo, que Staline n'a été que le continuateur de la politique mis en place par Lénine, à partir d'Octobre 1917.

 



24/02/2018
0 Poster un commentaire

ROUSSEAU DU CONTRAT SOCIAL AU TOTALITARISME.

 

Jean-Jacques Rousseau a fortement influencé les Lumières et les révolutionnaires de la Révolution Française à aujourd'hui. Il commença à s'intéresser à la politique lors d'un séjour à Venise, comme secrétaire de l'ambassadeur de France, en 1743-1744. Il a alors l'occasion d'étudier les institutions millénaire de la Sérénissime. Sa réflexion se précise dans Le discours sur l'origine et les fondement de l'inégalité parmi les hommes (1755) où il émet l'hypothèse qu'à l'état de nature, les hommes sont libres et égaux, et que c'est la "culture" qui va les pervertir, et notamment la propriété, qui va générer inégalité et corruption des âmes.

Pour résoudre ce dilemme, il faut trouver une juste organisation politique qu'il exposa dans Le contrat social, 5 ans plus tard. Pour le genevois, c'est la soumission des individus à la souveraineté populaire qui est la clé de la future construction politique. L'intérêt général prime sur les intérêts individuels et les citoyens doivent se soumettre à la volonté générale. La liberté n'est pas de faire ce que l'on veut, en suivant son bon plaisir, mais se soumettre à la loi, faisant de l'homme un citoyen. Jusque-là, tout va bien, mais dans le chapitre V du livre, intitulé "Du droit de vie et de mort", Rousseau écrit que les contractants du pacte doivent accepter d'être condamné à mort si leur action menace la sécurité de la collectivité. Une idée que certains révolutionnaires reprendront bien volontiers à leur compte !  

Le corollaire de ce nouveau système politique est la bonne éducation pour transformer les hommes en citoyens responsables, Rousseau y pourvoira dans L'Emile ou de l'éducation où il exposa son idéal éducatif qui se rapprochait de l'idéal spartiate ! L'homme nouveau devra être humble, travailleur, courageux, détestant l'argent et le commerce, fuir les villes pour la campagne et préférera la travail manuel aux spéculations intellectuelles.

Mais pour Michel Onfray, dans son livre Décadence (Flammarion, 3017) ce n'est pas vraiment le Contrat social ou L'Emile qui posent problème, c'est plutôt les idées de Rousseau exposées dans le Discours sur les sciences et les arts (1750). Curieusement, cet esprit éclairé se montre assez obscurantiste, stigmatisant les sciences et les arts comme corrompant les moeurs, éloignant les hommes de la vertu et des qualités guerrières ! Il est nostalgique d'un âge d'or primitif où les hommes étaient sains, travailleurs, ignorants et simples, dans le bon sens du terme ! Si Voltaire admirait Athènes, Rousseau vante les mérites de Sparte, cité idéale où les vertus guerrières étaient la norme , où l'individu n'était rien et la collectivité tout, même si Sparte fut certainement le premier régime totalitaire de l'histoire universelle !
Pour Onfray, Rousseau est donc un précurseur des régimes totalitaires qui ont ensanglanté les 2 siècles suivants !

 



05/02/2017
0 Poster un commentaire

EUSEBE DE CESAREE, UN INTELLECTUEL AU SERVICE DU POUVOIR.

 

Dans Décadence (Flammarion, 2017), Michel Onfray décrit Eusèbe de Césarée ( comme le figure de l'intellectuel au service du pouvoir. Elève d'Origène, il fut le conseiller de l'empereur Constantin qui se convertit au christianisme, après sa victoire du Pont Milvius, contre Maxence, le 28 octobre 312. Un an après, l'empereur Constantin publia l'Edit de Milan, qui légalisait le culte chrétien, auparavant réprimé et qui devint, par la suite, religion d'Etat. Eusèbe de Césarée (265-339) se fit le propagandiste de la mission divine de Constantin, et revendiquait la pratique de l'histoire "orientée", pour prouver la supériorité du christianisme sur le paganisme ! Un historien idéologue qui inaugurait la fonction de l'intellectuel au service du pouvoir, abandonnant toute posture critique, contre les pouvoirs institués, qui est souvent la marque des clercs. La trahison des clercs écrit par Julien Benda, en 1927, stigmatisant ces intellectuels qui se mirent au service de certaines idéologies, ne datent pas d'hier !


04/02/2017
0 Poster un commentaire

TRUMP ET LE POPULISME AMERICAIN.

 

 

 Une synthèse d'un article paru dans L'Histoire n°429, novembre 2016, intitulé, "Donald Trump, le dernier né du populisme américain" de Pap Ndiaye, pp.12-19.

I. Les ligues agrariennes et le Parti du Peuple au 19eme siècle.

Le populisme aux Etats-Unis né plutôt à gauche. En effet, dans la deuxième moitié du 19eme siècle, les agriculteurs du Middle West et du Sud, se plaignaient des prix agricoles trop bas et des places de chemin de fer trop chères. Entre 1870 et 1880, apparaissaient des ligues agrariennes (Farmer's Alliances), groupements de fermiers qui militent pour la nationalisation des chemins de fer, la hausse des prix agricoles et la réforme des institutions.

Ce mouvement agrarien donna naissance, en 1891, au Parti du Peuple (People's Party) qui stigmatisait les trusts de l'argent et du  chemin de fer, tout en filant la métaphore antisémite et anti-élite. Ce mouvement surfait sur la nostalgie de l'Amérique jefferssonienne, celle des petits producteurs, préservée de la ploutocratie washingtonienne et newyorkaise, des immigrants et des grandes villes, une version sécularisé du "paradis perdu". En 1896, pour les élections présidentielles, le People's Party s'allia au Parti Démocrate, pour les élections présidentielles, qu'incarnait William Jennings Bryan,  mais cette alliance fut un échec et acta la fin du premier populisme américain.

II.Le populisme d'entre-deux-guerres du démocrate Huey Pierce Long.

Né en 1893 en Louisiane, avocat démocrate défendant les sans-grades contre les trusts, Huey Pierce Long fut élu gouverneur de Louisiane en 1928, puis sénateur de cet Etat au Congrès, de 1932 à 1935.


Soutien de Roosevelt pour la présidentielle de 1932, il s'en détacha progressivement, l'accusant de s'acoquiner avec les forces de l'argent et devint son concurrent en créant, Share our Wealth (=Partage de la richesse), un mouvement qui prônait des politiques sociales et une fiscalité lourde sur les gens fortunés. Son mouvement connut un succès foudroyant, et Long comptait se présentait à la présidentielle de 1936, mais il fut assassiné en 1935 ! Si il s'en prenait au mur de l'argent, Long ne voulait pas remettre en cause le système capitaliste, ce qui le distinguait des socialistes.

Sinclair Lewis, dans un roman de 1935, "Cela ne peut arriver ici", narrait l'action d'un sénateur américain, élu président, qui mettait en place aux USA, un régime fasciste. L'allusion au sénateur de Louisiane était claire.

III. Le populisme fascisant du Père Coughlin.

Prêtre catholique, le père Coughlin, fasciné par les régimes fasciste et nazi, eut un énorme succès radiophonique dans les années 30, s'attaquant au socialisme et au capitalisme et soutenant Huey Long. Son pro-nazisme lui fut fatal, durant la seconde guerre mondiale, le marginalisant sur la scène politique américaine.

IV. Le populisme du sénateur McCarthy.

C'est lors d'un discours à Wheeling, le 9 février 1950, où il dénonçait l'influence communiste à Washington, que le sénateur Joseph McCarthy devint célèbre. Subversion communiste, décadence homosexuelle, gangrène des élites, le terrible sénateur fit trembler le tout Washington. Le populisme de Donald Trump s'inscrit dans filiation, mais il a remplacé les communistes par les latinos et les islamistes ! Il est assez savoureux de constater, qu'un ancien conseiller de McCarthy, Roy Cohn, fut aussi l'avocat de Trump dans les années 70 !!

V. Le populisme et le discours paranoïaque.

Dès 1965, Richard Hofstadter dans son ouvrage "Le style paranoïaque.Théorie du complot et droite en Amérique,


mettait en valeur la dynamique du discours populiste, désignant un ennemi (communiste, islamiste, latinos, etc ...) qui mettait en péril l'Amérique, face à des élites impotentes, trop cupides et corrompues pour s'opposer à cette menace mortelle. Le leader populiste incarnait alors l'homme providentiel, représentant le peuple face à cette oligarchie washingtonienne, soumise au force de l'argent, qui allait occire l'ennemi intérieur pour rétablir la paix civile et la prospérité ! Le recours à la métaphore complotiste est alors omniprésente, les élites banquière, politique et étatique, conspirant pour maintenir leur pouvoir omnipotent oppressant le bon peuple !


14/11/2016
0 Poster un commentaire

NAZISME ET COMMUNISME, LES TOTALITARISMES DU 20eme SIECLE.

 

Marcel Mauss, Elie Halévy, dans son Ere des tyrannies, Hannah Arendt ou François Furet, dans son Passé d'une illusion avaient souligné les convergences entre les deux régimes totalitaires. 

 

I.Une gémellité formelle.

 

Au niveau de l'organisation des deux états, nazi et soviétique, nous pouvons en effet relever de nombreux points communs :

- leader tout-puissant et culte de la personnalité.

- parti unique (NSDAP, PCUS).

- police politique (Gestapo, NKVD).

- criminalisation des opposants. (Juifs et étrangers d'un côté, bourgeois et capitaliste, koulak de l'autre).

- camp de concentration ou Goulag.

- contrôle et censure des médias. Art officiel et art dégénéré. Science aryenne et science prolétarienne. Propagande de masse.

- organisation pour enrégimenter la jeunesse (Jeunesse hitlérienne, Komsomol).

- manifestation de masse.

 

Les points communs sont innombrables sur le fonctionnement des 2 régimes totalitaires. Le point le plus commun, reste la désignation d'ennemis réels ou imaginaires pour justifier l'existence d'un régime policier répressif pérenne, comme l'avait bien compris George Orwell dans son 1984.

On peut remarquer, que le dynamique idéologique des deux systèmes politiques est la même, et s'axe sur une régulière mobilisation des masses pour démontrer la puissance des 2 régimes, qui concourt à l'esthétisation de la politique.

 

II.Divergences et convergences des messages.

 

1°) Les divergences.

 

Au niveau philosophique, le communisme s'appuie sur les écrits de Karl Marx, il est matérialiste, c'est à dire qu'il analyse l'histoire et la société au travers du prisme des modes de production et de la lutte des classes. La culture, le droit, les institutions politiques, ne sont que le reflet des rapports de production économique et sont destinés à asseoir la suprématie de la classe bourgeoise sur les prolétaires.

Le discours communiste est universaliste puisqu'il veut libérer les travailleurs de la tutelle de la bourgeoisie, sans tenir compte de la race ou de la nationalité du prolétaire, son slogan est "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous", 


Tout au contraire, le nazisme a un discours raciste et particulariste, qui n'a aucune portée universelle. Identitaire, exclusif, il veut démontrer la supériorité de la race aryenne sur les autres peuples qu'il compte réduire en esclavage. 

La visée du communisme est donc la libération de l'humanité de la malédiction du profit alors que le nazisme ne veut que le succès de la germanité.

 

2°) Les convergences.

Il n'en reste pas moins que nazisme et communisme ont quelques "intersections" qui peuvent les rapprocher. Les deux détestent le libéralisme économique et politique, rejettent le parlementarisme bourgeois, et ont une haine des "réformistes" des deux bords, considérés comme des traîtres qui passent des compromis avec le système pour le pérenniser.

Ils stigmatisent la morale individualiste, l'hédonisme jouisseur, et considèrent que l'individu n'existe pas, qu'il doit se fondre dans la communauté raciale pour les uns, dans la classe prolétarienne pour les autres. Les hommes ne sont que des briques pour fonder la maison commune et il est donc légitime de sacrifier des vies humaines pour sauver le Tout.

Il y a aussi  des deux côtés un mythe de la "table rase", d'en finir avec le passé, par la violence, au nom de "la fin, justifie les moyens", pour créer le monde de demain.

Il y a surtout une capacité de haine du militant qui m'a toujours stupéfait, du SS aux tueurs du NKVD, jusqu'aux bourreaux de Pol Pot. La haine de l'ennemi réel ou fantasmé, du koulak affameur du peuple aux juifs cupides et traîtres, du bourgeois voleur à l'intellectuel dégénéré, figures variables de l'ennemi à traquer, à torturer, à éliminer, pour purifier le corps social. Des parasites, des poux, des insectes à éliminer, qualifications animalières utilisées par nazis et bolcheviks pour éradiquer leurs ennemis de race ou de classe.

C'est Rudolf Hoess qui organisa l'industrie de la mort à Birkenau, Iejov puis Beria qui envoyèrent des centaines de milliers de communistes à la mort ou Douch, le bourreau attitré de Pol Pot, qui tortura et tua à la chaîne.

Violence régénératrice qui détruisait les anciennes sociétés pour forger la nouvelle, pour créer l'homme nouveau, l'homo sovieticus ou l'aryen blond aux yeux bleus, débarrassés des oripeaux du judéo-christianisme, des anciennes solidarités pour se vouer au culte du nouveau régime.

 


 

3°) Des religions séculières.

 

On peut constater que tous les régimes totalitaires du 20eme siècle, fonctionnaient comme des religions séculières, le besoin de transcendance désertant les Eglises pour se vouer à ces nouveaux cultes païens.

Nazis et communistes avaient des grands leaders infaillibles, comme le pape, considéré comme infaillible depuis le concile Vatican I, sacrés comme des prophètes, puisque Lénine a même été embaumé, des livres saints, Mein Kampf pour les nazis, L'ABC de léninisme pour les soviétiques, des dogmes, un clergé, et des fins dernières, le paradis communiste en URSS ou la communauté aryenne pure pour les nazis. 

 

Conclusion :

 

Finalement si les deux grands totalitarismes ont beaucoup de points communs, on ne peut réduire l'un à l'autre, car, d'un côté, nous avons des millions d'hommes qui ont cru, de bonne foi, libérer l'humanité "des chaînes du profit capitaliste", et qui ont été trompés par des dirigeants souvent fous à lier, de l'autre, nous avons des militants nazis qui ont suivi un bréviaire de la violence et de la haine affirmée, en toute connaissance de cause.


29/03/2015
0 Poster un commentaire